Le mardi 20 août 2024, une campagne de sensibilisation et d’identification des femmes souffrant de fistules obstétricales s’est tenue à la sous-préfecture de Bin-Houyé, dans la région de Zouan-Hounien à l’Ouest de la Côte d’Ivoire. Cette initiative, organisée par l’ONG Alliance des Religieux pour la Santé Intégrale et la Promotion de la Personne Humaine (ARSIP), en partenariat avec l’UNFPA et avec le soutien financier de l’Agence de Coopération, vise à réduire le taux de fistules dans la région.
Un message clé pour une identification active
Selon Oura Joachim, directeur du suivi-évaluation à l’ARSIP, « l’objectif de la sensibilisation est de transmettre ce message aux femmes afin qu’elles puissent le diffuser au sein de la population, permettant ainsi d’identifier les femmes souffrant de fistules pour leur prise en charge gratuite ». Ce processus permet d’aider ces femmes à surmonter la réticence et à bénéficier de soins essentiels pour retrouver leur dignité.
Mobilisation des communautés pour la lutte contre les fistules
Lors de cette campagne, les participants ont été encouragés à identifier les femmes concernées par la fistule obstétricale, et un appel a été lancé pour que les populations locales, notamment dans les villages, mettent fin au silence autour de cette maladie. Aboubacar Touré, médecin chef du Centre de Santé Urbain de Bin-Houyé, a réitéré cet appel, insistant sur l’importance pour les victimes de sortir de l’ombre et de bénéficier des traitements disponibles.
Abandon des pratiques traditionnelles néfaste
L’accent a également été mis sur la nécessité d’abandonner certaines pratiques traditionnelles nuisibles, telles que l’excision et les accouchements non assistés, qui contribuent à l’apparition de la fistule. La campagne de sensibilisation s’est articulée autour de communications, de témoignages, de sketches et de discussions interactives pour éveiller les consciences sur cette problématique.
Un courage renouvelé pour les victimes
Les femmes ont été encouragées à fréquenter les structures de santé pendant et après leur accouchement pour prévenir la survenue de cette affection. Mabéa Clarisse, ménagère à Bin-Houyé, a témoigné à l’issue de la formation : « Après cette formation, je me sens prête à sensibiliser nos mamans souffrant de la fistule, car beaucoup ignorent qu’elle peut être soignée. »
Un appui réussi et apprécié par la communauté
L’ONG ARSIP s’est réjouie du succès de l’initiative qui a mobilisé un grand nombre de femmes venues s’informer et se former sur la fistule, contribuant ainsi à la réduction, voire à l’éradication de cette maladie dans la région du Tonkpi. Zuéhi Bi Zuéhi Samson, administrateur de la sous-préfecture, a encouragé les femmes à saisir cette opportunité, les assurant de l’absence de risques liés à l’opération.
Une maladie surnommée "la maladie de la honte
La fistule obstétricale, également surnommée « la maladie de la honte », touche plus de 73 000 femmes en âge de procréer en Côte d’Ivoire, selon les enquêtes démographiques et de santé de 2021 (EDS). Cette campagne a permis de sensibiliser davantage de personnes sur l’importance de la prévention et du traitement de cette maladie pour redonner leur dignité aux femmes affectées.
Grâce à cette campagne, de nombreuses femmes ont pu briser le silence et commencer leur parcours vers la guérison.